Des prises de vue de chantiers. Elles introduisent une narration en latence.
La photographie propose un point de vue et impose sa fixité. Le lieu de
construction se contente de subir la prise de vue; le temps du déclenchement,
il est mis en stand-by.
D'image en image, la série révèle un chantier, mais il n'y a pas d'acteur.
Vidée de l'action, sans notion de temps, la prise de vue rapporte un point
de vue figé. Les acteurs de l’ouvrage sont absents de l’image, la seule
présence est le photographe, tout de même invisible, qui engage son point
de vue par le cadrage.
Les fuyantes de l'image rappellent le volume du sujet malgré la perception
plane donnée par la photographie. L'esthétisme de l'image a son importance,
il est question de formes, de couleurs, de lumière réfléchie. Les détails
permettent des repères tout en échappant à l'anecdote.
Par un cadrage relativement serré, on parle non pas de l'objet bâti, non
pas de l’architecture dans son ensemble, mais bien d'une composition de
matières. Le sujet en construction est un support.
[prises de vue à Sommentier, Ecoteaux, Renens, Montreux (dans le cadre
de la formation à l'ECAL) et Montreuil/France (dans le cadre de la formation
au CEPV)]