Ce corpus d’images est mon travail de diplôme de la formation professionnelle
supérieure en photographie pour l’année scolaire 2006-2007. Je m’axe vers
une problématique des rapports d’échelle et des différents liens entre
la taille des choses, sa perception et sa représentation. Je m'intéresse
aussi aux effets de l'aplatissement photographique. La question de l’abstraction
s’impose dans ma recherche photographique.
Cet ensemble est composé de différents genres, il y a ces images d’intérieurs
de boîtes en carton, d’intérieurs de sacs en papier ou plastique rigide
et une série d’images d’arbres flashés de nuit. Ce double ensemble se lie
par l’idée de l’écran. Chaque image contient un sujet tridimensionnel réduit
à une vision photographique plane. Cette transformation conduit à une certaine
dématérialisation de la chose ou l’objet photographié, elle permet des
interprétations parallèles. C’est ici qu’apparaît la notion d’échelle par
sa rupture.
Ces photographies sont des oxymores: la lumière est là pour construire
un espace, alors que, par sa nature, la photographie aplatit l’espace.
L’objet n’est pas modifié, c’est la lumière qui sculpte les formes, les
interprète et conduit à la fiction. Mes images sont en décalage par rapport
à la perception. Dans les photographies d’intérieurs de cartons et de sacs,
l’objet, pauvre, est un outil. Mais lorsque que l’on imagine un autre sujet
pour l’objet photographié, on peut y voir de la théâtralité, voire une
visée mystique, accentuée par les jeux des couleurs dus à la température
de la lumière. Elles sont une création d’un univers, on est à la place
où devrait être un objet. Le groupe des arbres, au contraire, est une reprise
d’un objet dans le réel, il n’y a pas ou peu de réinterprétation possible,
la notion d’échelle est beaucoup moins présente. L’association de ces genres
dans une même série d’images est d’abord un choix esthétique de balancement
entre des intérieurs et des extérieurs. Une dialectique visuelle s'installe.
La confrontation des images d’intérieurs de boîtes avec les arbres permet
certaines questions en rapport avec la justification des prises de vue,
comme le cadrage, la nature et la provenance de la lumière, la nature du
sujet, l’interprétation que l’on peut donner à l’image ou autre. Les deux
genres d’images diffèrent et se complètent.
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